Vous avez envie de créer votre propre activité commerciale, de vendre des produits ou des services qui vous passionnent, de gérer votre magasin comme vous l’entendez ? Devenir commerçant indépendant peut être une belle aventure, mais aussi un défi à relever. Quelles sont les conditions pour se lancer ? Quelles sont les formalités à accomplir ? Quels sont les pièges à éviter ? Comment réussir son projet ? Nous vous donnons toutes les clés pour ouvrir votre commerce et le faire prospérer ce type d’entreprise.
Les conditions pour devenir commerçant indépendant
Pour devenir commerçant indépendant, vous devez respecter certaines conditions liées à votre capacité commerciale, c’est-à-dire votre aptitude à exercer une activité commerciale.
La condition d’âge
Vous devez être majeur ou mineur émancipé pour devenir commerçant indépendant. En effet, la capacité commerciale s’acquiert à la majorité, fixée à 18 ans en France. Si vous avez entre 16 et 18 ans, vous pouvez demander votre émancipation au juge des tutelles, qui vous rendra apte à exercer une activité commerciale sans l’autorisation de vos parents ou tuteurs.
Les conditions de compatibilité
Vous ne devez pas exercer par ailleurs une profession incompatible avec le statut de commerçant indépendant. Par exemple, vous ne pouvez pas être fonctionnaire, magistrat, avocat, huissier ou notaire et exercer une activité commerciale en même temps. Vous devez donc choisir entre ces métiers et le commerce, ou demander une autorisation spéciale à votre employeur ou à votre ordre professionnel.
Les conditions d’honorabilité
Vous ne devez pas avoir fait l’objet d’une interdiction d’exercer en raison d’une condamnation fiscale, pénale ou dans le cadre de procédures collectives. Par exemple, vous ne pouvez pas devenir commerçant indépendant si vous avez été condamné pour faillite personnelle, banqueroute, abus de biens sociaux, escroquerie, vol ou recel. Vous devez donc vérifier que votre casier judiciaire est vierge ou que vos condamnations sont effacées.
Les conditions de qualification
Vous devez avoir les diplômes adéquats et/ou l’expérience requise en cas de cumul d’activité commerciale et artisanale. En effet, si vous vendez des produits que vous fabriquez vous-même, comme des bijoux, des vêtements ou des meubles, vous devez respecter les règles propres au statut d’artisan. Vous devez donc justifier d’un diplôme ou d’un titre homologué dans le métier exercé, ou d’une expérience professionnelle d’au moins trois ans dans ce domaine.
Les formalités pour créer son commerce
Pour créer votre commerce, vous devez accomplir plusieurs formalités administratives qui vont dépendre du statut juridique que vous allez choisir pour votre entreprise.
Le choix du statut juridique
Le choix du statut juridique est une étape cruciale pour devenir commerçant indépendant. Il va déterminer le régime fiscal et social auquel vous serez soumis, ainsi que votre responsabilité en cas de dettes ou de litiges. Vous avez plusieurs options possibles :
- L’entreprise individuelle : c’est la forme la plus simple et la plus courante pour se lancer dans le commerce. Vous exercez votre activité en votre nom propre, sans créer de société. Vous êtes seul maître à bord, mais vous êtes aussi responsable sur votre patrimoine personnel en cas de problème.
- L’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) : c’est une variante de l’entreprise individuelle qui vous permet de protéger une partie de votre patrimoine personnel en affectant un patrimoine professionnel à votre activité. Vous pouvez aussi opter pour l’impôt sur les sociétés si vous le souhaitez.
- La micro-entreprise : c’est un régime simplifié de l’entreprise individuelle qui vous permet de bénéficier de formalités allégées, d’un régime fiscal avantageux et d’un régime social simplifié. Vous devez respecter des seuils de chiffre d’affaires annuel pour en bénéficier.
- La société : c’est une forme plus complexe et plus coûteuse que l’entreprise individuelle, mais qui présente des avantages en termes de responsabilité limitée, de crédibilité et de possibilité d’association. Vous pouvez choisir entre plusieurs types de sociétés, comme la société à responsabilité limitée (SARL), la société par actions simplifiée (SAS) ou la société en nom collectif (SNC).
Pour choisir le statut juridique le plus adapté à votre projet, vous devez prendre en compte plusieurs critères, comme le montant de votre investissement, le niveau de risque de votre activité, le nombre d’associés, le régime fiscal et social souhaité, etc. Vous pouvez vous faire accompagner par un expert-comptable, un avocat ou un conseiller en création d’entreprise pour vous aider à faire le bon choix.
L’immatriculation au registre du commerce et des sociétés
Pour devenir commerçant indépendant, vous devez obligatoirement vous immatriculer au registre du commerce et des sociétés (RCS), qui est le répertoire officiel des entreprises commerciales. Cette formalité vous permet d’obtenir un numéro SIREN, qui est l’identifiant unique de votre entreprise, ainsi qu’un extrait Kbis, qui est le document attestant de l’existence juridique de votre entreprise.
Pour vous immatriculer au RCS, vous devez remplir un formulaire en ligne ou papier selon votre statut juridique, et le déposer au centre de formalités des entreprises (CFE) dont vous dépendez, accompagné des pièces justificatives demandées. Le CFE se charge ensuite de transmettre votre dossier aux organismes concernés, comme l’Insee, les impôts ou l’Urssaf. Vous recevrez ensuite votre numéro SIREN et votre extrait Kbis par courrier ou par mail.
Les autres formalités éventuelles
Selon la nature et le lieu de votre activité commerciale, vous devrez peut-être accomplir d’autres formalités avant d’ouvrir votre commerce. Par exemple :
- Si vous vendez des produits alimentaires ou des boissons alcoolisées, vous devrez obtenir une licence ou une autorisation spécifique auprès de la préfecture ou de la mairie.
- Si vous vendez des produits soumis à une réglementation particulière, comme des médicaments, des armes ou des animaux, vous devrez respecter les conditions d’exercice propres à ces secteurs.
- Si vous ouvrez un établissement recevant du public (ERP), comme un magasin, un restaurant ou un salon de coiffure, vous devrez respecter les normes de sécurité et d’accessibilité imposées par la loi, et demander une autorisation d’ouverture auprès de la mairie.
- Si vous modifiez la devanture ou l’enseigne de votre commerce, vous devrez demander une autorisation préalable auprès du service urbanisme de la mairie.
- Si vous louez un local commercial pour exercer votre activité, vous devrez signer un bail commercial avec le propriétaire du local, qui fixera les conditions de location (durée, loyer, charges, etc.).
Pour connaître les formalités spécifiques à votre activité commerciale, vous pouvez consulter le site du service public ou contacter la chambre de commerce et d’industrie ( CCI) de votre département.
Les conseils pour réussir son projet de commerce
Ouvrir un commerce ne s’improvise pas. Il faut avoir une idée claire de ce que l’on veut vendre, à qui, comment et pourquoi. Il faut aussi se préparer à affronter la concurrence, à fidéliser sa clientèle, à gérer son stock, à faire sa comptabilité, etc. Voici quelques conseils pour vous aider à réussir votre projet de commerce.
Réaliser une étude de marché
L’étude de marché est une étape indispensable pour valider la faisabilité et la rentabilité de votre projet de commerce. Elle consiste à analyser l’offre et la demande sur le marché visé, à identifier les besoins et les attentes des clients potentiels, à évaluer le potentiel de chiffre d’affaires et de marge, à repérer les concurrents directs et indirects, à définir votre positionnement et votre stratégie commerciale.
Pour réaliser une étude de marché, vous pouvez utiliser plusieurs sources d’information, comme les données statistiques officielles, les études sectorielles, les enquêtes auprès des clients ou des fournisseurs, les observations sur le terrain, etc. Vous pouvez aussi faire appel à un prestataire spécialisé ou à un organisme d’accompagnement à la création d’entreprise.
Rédiger un business plan
Le business plan est le document qui va présenter votre projet de commerce dans ses aspects juridiques, financiers et opérationnels. Il va vous permettre de structurer votre réflexion, de vérifier la cohérence et la viabilité de votre projet, de convaincre des partenaires ou des financeurs potentiels, comme les banques ou les investisseurs.
Pour rédiger un business plan, vous devez respecter un plan type comprenant deux parties principales : une partie rédactionnelle qui décrit votre projet, votre équipe, votre marché, votre offre, votre stratégie, vos objectifs, etc., et une partie financière qui présente vos comptes prévisionnels sur trois ans, comme le compte de résultat, le bilan ou le plan de financement.
Trouver le bon emplacement
L’emplacement est un facteur clé de succès pour un commerce. Il va déterminer en grande partie la fréquentation et le chiffre d’affaires de votre magasin. Il faut donc choisir un emplacement qui corresponde à votre cible, à votre concept et à votre budget. Vous devez prendre en compte plusieurs critères, comme la visibilité, l’accessibilité, le flux piéton ou routier, l’environnement commercial ou réglementaire, le loyer ou le prix d’achat du local.
Pour trouver le bon emplacement, vous pouvez faire appel à un agent immobilier spécialisé dans les locaux commerciaux, qui vous aidera à sélectionner les offres adaptées à vos besoins et à négocier les conditions du bail commercial. Vous pouvez aussi consulter les annonces sur internet ou dans la presse spécialisée, ou prospecter directement sur le terrain.
Fidéliser sa clientèle
Fidéliser sa clientèle est essentiel pour pérenniser son activité commerciale. Il faut donc mettre en place des actions pour créer un lien avec vos clients, les satisfaire et les inciter à revenir. Vous pouvez par exemple :
- Proposer un accueil personnalisé et chaleureux, être à l’écoute des besoins et des remarques des clients, offrir un service après-vente efficace.
- Offrir des avantages fidélité, comme des réductions, des cadeaux ou des points à cumuler.
- Créer une communauté autour de votre commerce, en utilisant les réseaux sociaux, en envoyant des newsletters ou en organisant des événements.
- Innover régulièrement dans votre offre, en proposant des nouveautés, des promotions ou des services complémentaires.
- Adapter votre stratégie aux tendances du marché, en suivant les attentes et les comportements des consommateurs.